Post-Soviet Poetry.

This blog is mostly restricted to the poetry created and inspired during the "short XX Century" (1914-1989). So, post-Soviet poetry is deliberately avoided. I want to include, though, a few examples of Russian-language XX Century poetry, which followed the fall of the USSR.

Party Lines.

Alexander Levin.

Wrap for me, wrap for me, Naked Basil,
In the Party Card three meters long.
Basil will play con on the corner,
Clutching naked revolver--his dong.

But in years of big tribulations,
Party Cards will be falling like flies.
Comrade Lenin forgotten, his nation
"Naked Basil!" will totally cry.

СТИШИЕ ПАРТИЙНОЕ

Заверните мне голого васю
в трёхметровый партийный билет.
Вася сможет стоять на атасе,
согревая в руке пистолет.
Но в период больших потрясений
партбилет словно лист опадёт.
И забывший, как выглядит Ленин,
«голый вася!» воскликнет народ.

1988, 1996.

 In 1996, fall of Communism was not yet perceived as final, as it is now.,.

*"Naked Basil"--is a slang expression with the meaning of F-Oops!

Guillaume Apollinaire (1880-1918). Zone

This excerpt from the "Zone" by G. Apollinaire continues my subject of early flight, which was previously approached in the entries on Blok and Gumilev. The reader can assess for herself the affinities and differences but, above all, the awe of early XX century man for the beginning conquest of the air.

Zone (fragment)

À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l'antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n'es pas antique ô Christianisme
L'Européen le plus moderne c'est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D'entrer dans une église et de t'y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d'aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J'ai vu ce matin une jolie rue dont j'ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J'aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l'avenue des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n'es encore qu'un petit enfant
Ta mère ne t'habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n'aimez rien tant que les pompes de l'Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu'éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C'est le beau lys que tous nous cultivons
C'est la torche aux cheveux roux que n'éteint pas le vent
C'est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C'est l'arbre toujours touffu de toutes les prières
C'est la double potence de l'honneur et de l'éternité
C'est l'étoile à six branches
C'est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C'est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur

Pupille Christ de l'oeil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l'air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu'il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s'il sait voler qu'on l'appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s'écartent parfois pour laisser passer ceux qui portent la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement en élevant l'hostie
L'avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s'emplit alors de millions d'hirondelles
À tire d'aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D'Afrique arrivent les ibis les flamands les marabouts
L'oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d'Adam la première tête
L'aigle fond de l'horizon en poussant un grand cri
Et d'Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n'ont qu'une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu'escortent l'oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s'engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d'autobus mugissants près de toi roulent
L'angoisse de l'amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l'ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l'Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C'est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas la regarder de près
 .....

Zone

This is the rear end of the ancient world
With the Eiffel tower shepherding hordes of bridges in the morning
You lived enough within the Greek and Roman antiquities

Yet, and the automobiles will become ancient
As the only religion being supported by the vessels
As simple as the airport hangars

The only Europe which did not fade away
Is Christian and Pius X most modern European
And those, whose windows observe hate and revenge
Are afraid to enter Church in the morning to confess.
There are prospectuses and catalogues and billboards
Which sing in voices high. That's new poetry for you and
There are also magazines for the prose and pocketbooks
For thrillers, celebrity portraits and thousands of other titles.

I see that morning jolly street, but I forgot the name
Nine with which the sun sounds the alarm
Managers, workers and pretty stenographers
Are passing by here from Monday morning to Saturday evening
In the morning sirene is sounding three times
The clocks are in a fury and they ring till noon
The inscriptions and signatures on the show windows
And house plaques cry in the manner of frightened parrots
I love the grace of that busy business street
Somewhere in Paris between Aumont-Thieville and Avenue of Baths.

The street is young, and you are only a toddler,
Whose mother dresses you only in white and blue
You are very pious and very ancient like your pal Rene Dalize
You don't like anything like the processions of the Church
It's nine o'clock and the gaslight is down and you leave ...
You both pray at college's chapel all the night
When that adorable amethyste abyss
Rotates eternally proclaiming the flamboyant glory of Christ.
This is the beauthiful lily that we all cultivate
This is the mane of the red horse which trembles in the wind
This is a pale and orange colors of the quite sea
This is a tree which covers all the clergy
This is a double potion of pride and eternity
This is a star with six rays
This is the Lord who died on Wednesday and was resurrected on Sunday
This is Christ who soared to the sky higher than all aviators
He accomplished the world record of the climb.

One pupil in the eye of Christ
All twenty pupils of centuries that he knew and made
And changed into a bird the century that like Jesus climbs into the air
When devils in their crevasses raise their heads to look up
They strive to imitate Simon the Magus of Judea
They cry that they know how to fly wholly
While the angels perform aerobatics jolly
The Icarus, Elijah and Appolonius of Thiane
Soar in skies behind the first aeroplane.

They strive to rise to Holy Eucharist
The plank of host that was set eternally high by the priests
And when the plane appears without splashing wings
The sky explodes in millions of swallows
The wings bring us the crows, the falcons and the owls
From Africa come ibises, flamingos and marabous
The Roc Bird which by the bards and the poets was made famous
Came keeping the Adam's cranial--the first head--in her talons
The eagles turn on the horizon with the powerful cry
And from Americas a tiny colibri flies.

Arrive from China Pi-His long and supple
Who have one wing and fly only as couple
And here is the dove of immaculate spirit
Who is escorted by the lira-bird and the feathered peackock
The phoenix which his own rebirth engenders
The same instant it turns into flaming cinders
Sirens, which guard the perilous straits
Arrive sing trios quite operatic
And all the eagles, phoenixes and Pi-Hi from Cathay
Do fraternise with the machine which flies

Now you march in Paris alone among the fools
Hordes of the mooing buses turn in front of you
You are torn apart by the anguish and love
As if you never achieve what you love
If you were living in ancient times you would join the monastery
That you hate your voice being suppressed by the priests
You mock yourself and laugh at Hell by crackling laughter
Its sparkles reaches the bottom of your life
This is a hanging picture in the dark museum
And sometimes you look at it

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